Le travail psychothérapeutique c’est comme l’ascension d’une montagne. Il nécessite de se sentir prêt. Prêt à s’engager dans le temps, à affronter des variations de températures, des changements de paysages (parcourir des forêts verdoyantes, denses, passer par des crêtes rocheuses désertiques), traverser des torrents, marcher sur des terres glissantes, escalader des rochers, manquer d’air en altitude.
Mais, dans cette ascension vous ne serez pas seul, le psychologue (thérapeute) est là pour vous accompagner, vous soutenir, « assurer vos arrières ». Il est votre guide pour vous mener sur des sentiers plus sûrs, garder la bonne direction. Il est comme votre bâton de marche, celui sur lequel vous pourrez vous appuyer en cas de fatigue. Vous pourrez partager avec lui le poids de votre sac pour alléger votre dos.
Cette ascension vous amènera à prendre de la distance avec votre quotidien, vos pensées, vos croyances. Respirer un air nouveau, peut-être trouver un autre sens à votre vie, peut-être prendre un nouveau départ. Découvrir des ressources en vous insoupçonnées qui vous mèneront au sommet de la montagne.
Puis, une fois atteint le sommet, vous pourrez disposer d’une vue d’ensemble sur le paysage de votre vie, ou sur un autre aspect de votre problème ou de la situation dans laquelle vous vous sentez enlisés.
Le deuil est une expérience unique et universelle à la fois, un processus normal se déclenchant après toute perte. Chacun la vit à sa façon, selon son histoire de vie. Nul n’y échappe. Le deuil demande de l’aide : familiale, relationnelle, professionnelle parfois (en cas de complication) ou associative.
Le deuil fragilise à tous les niveaux. Il désorganise la personne dans son ensemble : dans son corps, dans ses émotions, dans son identité personnelle sociale et familiale, dans sa construction et ses projets. Il bouleverse également la famille, son organisation, les rôles, les relations des uns avec les autres et avec l’extérieur.
L’arrachement constitué par la mort d’une personne aimée ou d’un animal de compagnie, laisse un trou, une béance, un vide glacé.
Devant la mort, qui est chaos et désorganisation, l’homme d’aujourd’hui est tout autant démuni que son plus ancien ancêtre. C’est pourquoi, certains deuils, ceux qui sont essentiels et concernent ses parents en particulier peuvent durer toute une vie.
Les effets du deuil sont nombreux et cumulatifs. 39% des endeuillés ont connu des effets psychologiques avec, pour la moitié d’entre eux, une perte intense du goût de vivre et des angoisses allant (pour 12%) jusqu’à avoir des pensées suicidaires. Pour une majorité d’entre eux, ils ont duré plus de six mois. 56% des endeuillés en activité professionnelle ont dû se mettre en retrait de leur travail (arrêt maladie, congés sans solde…). 18% des endeuillés ont eu des conséquences d’épuisement, d’absentéisme ou de défaillances sur leurs vies professionnelles et des pertes de revenus.
Pendant la première année, 30% des endeuillés ont connu des difficultés financières et professionnelles. Au bout de cinq ans, ce chiffre est encore de 14% et est du même ordre au bout de vingt ans.
Les complications du deuil peuvent, si elles se prolongent, devenir de véritables pathologies du deuil.
L’une des clés possibles est celle de rencontrer un professionnel de l’écoute et du sensible tels que les psychologues-psychothérapeutes dont l’un des rôles est d’offrir une écoute bienveillante, sans jugement, mais aussi du temps et un cadre rassurant pour que la personne endeuillée puisse déposer ses maux (mots) afin de traverser cette épreuve de la vie moins seule.
L'accompagnement de deuil c'est comme panser une blessure pour éviter qu'elle ne s’infecte. La soigner pour qu'elle se transforme en une cicatrice, stigmate d’un évènement difficile dont la charge émotionnelle sera devenue de l’ordre du supportable, du vivable, permettant ainsi à la personne de se réinvestir dans la vie.
L’accompagnement de deuil consiste à amener la personne à repérer ce qui lui fait du bien, à identifier, explorer ses ressources qu'elles soient internes ou externes, sociales, ou tout autres.
Il ne s’agira pas d’oublier mais plutôt d’apprivoiser la perte.
En outre, l’accompagnement permet de conduire au rétablissement et d’éviter que le deuil ne débouche sur la solitude et l’isolement ou ne se transforme en véritable maladie physique ou mentale.